Amazonia Turistica ( du 13 AU 18 février )
Faut pas rêver : l’Amazonie n’est plus ce qu’elle était…ou plutôt n’est pas ce qu’on l’imaginait. Surtout quand on la veut à sa botte, avec confort, piscine et moustiquaires partout. On (Julien, de l’agence Le Roy, à Lima) nous l’a ficelée vite fait, bien fait, comme on la voulait, et nous avons été satisfaits du voyage…
Mais quand on arrive par avion (c’est , avec le bateau, le seul moyen d’y parvenir) à Iquitos, une ville de 400000 habitants en pleine selva (forêt vierge) et qu’on découvre une cité aussi animée, aussi bien achalandée, vivant au rythme pétaradant de ses motos-taxis et de ses bus, même si ceux-ci sont en bois, on se dit : l’ Amazonie, ça ne peut pas être ça. Pourtant on y est !
( un quartier d'Iquitos ,Belen , au bord de l'Amazone )
En effet Iquitos ne date pas d’aujourd’hui, la ville s’est développée à la fin du 19ème avec le boom du caoutchouc et aujourd'hui du pétrole. De vieilles bâtisses témoignent de cette époque avec leurs azulejos, on trouve même une maison en fer conçue par Eiffel pour un notable de l’époque . Iquitos a le charme des villes coloniales mais c’est aussi l’Amazonie avec la présence toute proche du fleuve et ses maisons flottantes ou sur pilotis.
Car l’ Amazone est bien sûr l’âme de cette immense contrée, ce qui en fait l’authenticité. L’Amazone, insaisissable : difficile de la photographier… difficile aussi de ne pas être saisi par son immensité, ses flots impressionnants, aux multiples tourbillons, qui charrient d’énormes troncs d’arbres. Mais ici aussi il y a de la circulation : des bateaux passent, pirogues avec ou sans moteur, bateaux-bus, bateaux transportant des combustibles…
On va dans un lodge (nous en aurons fait 2) aménagé pour satisfaire le touriste tout en lui offrant le dépaysement qu’il souhaite. Et puis commence l’aventure, si l’on peut dire…Les activités vont se multiplier.
Bottés, chapeautés et copieusement enduits de "repelente" contre les moustiques, nous allons marcher sur les pas de notre guide, Christian, qui nous ouvre la voie avec sa machette tout en nous initiant à la végétation environnante et à ses propriétés notamment médicinales. La marche dans la selva est éprouvante du fait de la boue omniprésente, de nombreux obstacles et de la chaleur. Nous revenons crottés puis repos et baignade avant de repartir, à la tombée de la nuit, pour une promenade en pirogue au milieu de l’intense activité nocturne du rio où se niche le lodge.
Le jour suivant rendez-vous avec des indiens Yaguas. Ceux-ci nous accueillent dans la tenue de leurs ancêtres avec des danses auxquelles ils nous invitent à participer et nous initient au tir à la sarbacane. Mais tout cela sent le numéro pour touristes. Par contre nous découvrons leur habitat très rudimentaire et leurs plantations de nomades devenus sédentaires (manioc, bananes, ananas…)
L’après-midi longue randonnée sur un terrain très accidenté, avec passage de nombreux rios, pour voir quelques ceibas (des kapokiers, semble-t-il) dont l’un gigantesque.
Nos nuits sont bercées par la pluie et il fait relativement frais, par contre, le jour, nous passons entre les gouttes et, dans l’ensemble, le programme se déroule comme prévu . Ainsi le troisième jour nous partons pêcher le piranha. Il en existe 5 espèces carnivores . Gare à leur morsure !
Puis, dans l’après-midi nous visitons une fabrique artisanale d’aguardiente, un alcool de canne à sucre dont on nous vante les propriétés thérapeutiques.
Au retour, nous avons la chance d’apercevoir des iguanes perchées dans les arbres . Nous aurons aussi droit à une randonnée nocturne avec rencontre de tarentules, araignées, phasmes et grenouilles .
Puis changement de lodge, dans un environnement relativement plus sauvage, au bord d’une lagune, l’occasion de voir d’autres animaux.
N’empêche : la plupart des bêtes que nous aurons vues sont apprivoisées, élevés ou protégées
Reste donc le sentiment d’avoir cotoyé une Amazonie qui a perdu beaucoup de son authenticité, une Amazonie pour touristes. Certes, les gens qui vivent le long du fleuve et qui ont remplacé les indigènes ne sont pas là, eux, pour faire de la figuration, je dirais même qu’ils représentent la réalité amazonienne actuelle, par contre ils ont repoussé très loin dans la jungle le monde sauvage qui préexistait . Et ce n’est pas fini : notre guide nous dit qu’une route est en projet entre Pérou et Brésil . Qu’on juge de l’impact que cela aurait !