SUD LIPEZ ET SALAR D’UYUNI
Nous revenons d’un tour de 4 jours en » quatre quatre » du Sud Lipez au Salar d’Uyuni, un tour classique de 1200kms de pistes épuisantes avec des nuits à je ne sais combien de degrés en-dessous de zéro dans des refuges plus ou moins bien protégés du froid (lever à 4heures du matin ! Brrr !)mais pour récompense un sublimé des paysages de l’altiplano sud-bolivien avec leur faune et leurs curiosités : canyons des environs de Tupiza ; lacs blanc, vert, rouge, irisés et couverts de flamants …roses ; geysers ; rochers travaillés par l’érosion ou peuplés de viscaches, sorte de petits lapins à longue queue ; grotte et champ d’algues ou de corail fossilisés ;immensités immaculées de sels éternels avec leurs îlots de cactus millénaires (On peut s’y exercer à la conduite sur salar et à toutes sortes de facéties photographiques).
Un souvenir inoubliable avec une équipe de jeunes Boliviens super (Alvaro au volant, Mabel à la cuisine) et deux Français très sympathiques, Cyril et Guillaume…et, au final, nous ne sommes pas plus mal en point, pour la santé, qu’au départ. Donc on devrait continuer très prochainement sur Potosi…
P.S. Les photos dans les articles prochains si la connexion nous le permet !
DE SALTA A TUPIZA (BOLIVIE)(du 3 au 11 septembre)
Séjour imposé par notre état de santé, Gisèle étant à son tour atteinte du mystérieux mal de la pampa( ?) ?nous espérions cependant goûter davantage les charmes de Salta, mais celle-ci, hélas ! ne nous réussit guère car, après deux nuits calmes, un bon restau et une intéressante visite du Musée d’archéologie de haute montagne( consacré essentiellement à la découverte de trois enfants incas sacrifiés au sommet du volcan Llullaillaco(6739m)il y a 500ans )nous nous trouvons contraints, fin de semaine argentine oblige, à supporter des tonnes de décibels de musique techno…ce qui nous décide à quitter les lieux et à prendre, vaille que vaille, la route de la Bolivie, une route toujours aussi pittoresque et que nous poursuivons cette fois jusqu’à la frontière non sans un arrêt dans une gomeria pour y faire changer un pneu arrière : il faudra deux crics et un ouvrier heureusement persévérant pour y parvenir : autant dire, sans jeu de mots, que nous serions dans la m…. s’il devait nous arriver de crever !
Nous dormirons à Yavi, près d’une jolie église, mais encore une fois dans le bruit, et c’est presque avec soulagement que nous passerons la frontière à La Quiaca où il nous est donné d’assister au spectacle d’une hallucinante noria de frontaliers passant et repassant au petit trot le pont qui sert de ligne de démarcation en un cortège continu et bariolé chargé de marchandises. De l’autre côté de nouveaux espaces mais qu’il va nous falloir affronter sans GPS car, passée la frontière, nous découvrons que nous n’avons aucune donnée sur ce nouveau pays. Va falloir assurer : mais comment ils faisaient donc les conquistadors ?!
Cela dit, quelques heures plus tard nous sommes à Tupiza et nous trouvons assez facilement à nous poser avec le camping-car dans l’annexe d’un hôtel juste à côté d’un cabinet médical où nous nous rendons dès le soir, tous les deux. On nous donne un nouveau traitement qui, nous l’espérons, produira ses effets avant notre départ, dimanche, pour une expédition de 4 jours vers le Sud Lipez et le Salar d’Uyuni.
Pour l’instant nous découvrons Tupiza et le dépaysement est total avec notamment les costumes traditionnels locaux et les marchés animés et hauts en couleurs.
Insolite: du bicarbonate de soude qui accompagne la coca !
( Du 30 septembre au...? )
En revenant d’Iguazu, visite rapide et sans grand intérêt d’ une mine de pierres précieuses à Wanda.
Puis de la pampa, de la pampa, des kilomètres de pampa…à vous faire suer, et ce n’est pas Bernard qui dira le contraire !Pour nous rendre à Salta, dans le nord ouest de l’Argentine , il y a environ 1500km à parcourir. Dès le départ il n’était pas trop bien , maux de tête et courbatures, mais pensait avoir résolu le problème avec un peu de paracétamol. Alors on a roulé, et on a roulé, vitres baissées vu la chaleur notamment dans le Chaco où les rares villages que l’on rencontre portent des noms évocateurs tels que Pampa del Infierno ou Rio Muerto. Mauvais présage, en effet. A Pampa de los Guanacos, un village balayé par des trombes de poussière, au bord d’une voie ferrée où on ne voit jamais aucun train et où nous croisons pour la première fois des Mennonites( membres d’une secte anabaptiste du genre amish), nous allons passer une sale nuit : les bronches prises, Bernard fait une très forte poussée de fièvre et le matin il est si mal en point qu’il faut recourir aux bons soins du médecin du petit hopital local. Celui-ci va lui prescrire un antibiotique et un anti-inflammatoire que nous avions à bord mais n’osions utiliser en la circonstance .
Image insolite! l' attelage caractéristique d'un Gare devant laquelle nous avons passé
couple de mennonites à la pompe! la nuit.
Restera à gagner Salta-encore 500km de pampa. Nous y sommes, installés au terrain de camping, devant des bains immenses mais pour le moment vides, et Bernard semble aller mieux. Nous allons attendre qu’il soit totalement remis pour nous acheminer vers la Bolivie.
Mega piscine et flore locale
DES CATARACTES ET DU RESTE ( 26 au 29 septembre)
Ici le temps est très changeant. Nous avons d’abord deux journées pleines dans des conditions de température idéales-ni trop chaud, ni trop froid-et sans trop de touristes du côté argentin. Cela coûte beaucoup de pesos mais ça les vaut tant le spectacle offert est époustouflant d’un bout à l’autre des passerelles qui permettent de multiplier les points de vue sur les cataractes. La troisième journée, consacrée au site brésilien, se déroule par contre sous les orages mais, quoi qu’en disent certains, nous trouvons celui-ci tout aussi remarquable, avec un peu moins d’aperçus sur les différentes cascades prises une à une mais une magnifique perspective d’ensemble et, au bout du sentier, l’arrivée au cœur de la Garganta del Diablo : à couper le souffle et à être trempé jusqu’à la moëlle des os !
COTE ARGENTIN
COTE BRESILIEN
Autre agrément : la forêt du Parana qui s’étend alentour . Préservée tant que les indiens guaranis étaient les seuls à y évoluer, elle a été réduite comme une peau de chagrin.
Cette jungle plus ou moins épaisse, à la végétation caractéristique, est hantée par de nombreuses espèces autochtones. Ici encore nous n’avons pas tout vu . Sans doute le jaguar, le toucan , le macubo manqueront à l’appel, mais nous avons rencontré beaucoup d’autres animaux dont certains fréquentent les touristes pour se faire nourrir au point de devenir parfois très agressifs et très gênants : c’est le cas des singes mais surtout des coatis qui fichent leur longue truffe partout. Plus discrets sont l’agouti, la tortue, l’écureuil et les lézards . Quant aux oiseaux et aux myriades de papillons ils arborent les plus belles couleurs. Ceux-ci notamment présentent une diversité telle que l’on se sentirait naître ( mais un peu tard peut-être !) une vocation d’entomologiste.
FEU D'ARTIFICE DE "MARIPOSAS"
EN ROUTE VERS LES CHUTES D’IGUAZU (24 au 26 septembre)
Retour le 23 à Mercedes. Nous faisons le bonheur d’un gars du coin en le prenant à bord de la « casa rodante » pour un bout de chemin. Que lindo ! Nouvelle nuit à l’ermitage de Santa Rita puis nous gagnons Santo Tomé où nous bivouaquons au bord du Rio Uruguay avec vue sur le Brésil.
Bizarre : plus nous montons vers le nord, plus les nuits sont fraîches, voire froides. Nous aurons seulement 3° à San Loreto, en pleine région subtropicale. Une dame emmitouflée dans un manteau d’hiver dit que ce froid est « atipico ». Il s’agit peut-être d’un déplacement des pôles vers les tropiques, la dérive des continents, quoi ! En tout cas, même le général San Martin, le grand Libertador qui, à la tête de son Armée des Andes, donna l’indépendance à l’Argentine, au Chili et au Pérou, même le général San Martin est gelé sur son cheval au milieu de la place qui porte son nom. Je parle de San Martin parce que nous avons visité en chemin la ville où il est né,Yapeyu (tout y célèbre le grand homme et un monument abrite sa maison natale). Reste que San Martin fut si bien récompensé par les siens pour les avoir libérés du joug espagnol qu’il alla finir ses jours chez les ch’tis. Je ne sais pas s’il y fut le bienvenu mais le fait est qu’il mourut à Boulogne-sur-Mer !
SAN MARTIN et les restes de sa maison...
Depuis Mercedes, nous sommes en pays guarani. Les Argentins doivent aux indigènes le maté, boisson aussi rituelle pour eux que le thé pour les Japonais. Nous allons donc nous intéresser à sa culture et à son élaboration en passant à l’Estanciamento Las Marias qui en produit 30000tonnes par an. Nous parcourons le domaine qui s’étend sur 31000ha. Une partie des employés sont logés sur place avec leur famille dans un mini-village avec école, dispensaire, salle des fêtes, etc.le tout géré par l’entreprise : merci, patron !
Ce paternalisme n’est pas absent des « réductions » de la région des Misiones, la province que nous allons traverser avant d’arriver à Puerto Iguazu. Nous nous arrêtons à Loreto puis surtout à San Ignacio (spectacle sons et lumières) pour en découvrir les vestiges. Sous la tutelle de quelques pères jésuites elles regroupaient les populations guaranis du coin en respectant leur langue, leur organisation sociale et leur vie communautaire et en leur laissant en apparence la gestion de leurs affaires, mais ce système qu’on a dit utopique (en vérité théocratique car une part du travail et des récoltes revenait à Dieu et la vie de la cité était toute tournée vers Celui-ci, sans parler de la morale missionnaire) obéissait à un ordre rigoureux et très contraignant, que reflète d’ailleurs la géométrie des lieux. Ces réductions sont maintenant en ruines et, excepté à San Ignacio, elles ont été reconquises par la nature environnante. Dommage car les édifices religieux sont un bon témoignage du talent des constructeurs et des artisans guaranis.
A SAN IGNACIO
A LORETO
Notez ma tenue!
La suite de la route, excellente jusqu’à Puerto Iguazu, verra la plaine et la pampa céder la place à des collines couvertes de forêts à la flore de plus en plus variée et de plus en plus touffue.
ESTERO DEL IBERA ( du 20 au 23 septembre )
Nous avons hésité à nous y rendre : Estero del Ibera, une immense zone marécageuse laissée par l’ancien cours du Parana, se trouve à 120 km de Mercedes au bout d’une route dont une petite portion est asphaltée, le reste étant constitué de « ripio ». Or, avec les pluies de ces derniers jours, cette dernière partie présentait des risques. Finalement, le temps s’étant remis au beau, nous avons décidé d’y aller et tout s’est bien passé avec, à l’arrivée, un camping tout confort dans un nid de verdure, juste au bord de la Laguna Ibera . Nous allons pouvoir randonner autour de celle-ci puis parcourir à bord d’un bateau à moteur ce petit paradis tropical.
Très vite la magie du marais agit et à pied ou en bateau on se sent immergé dans cet univers naturel d’une richesse inouïe quant à la faune et à la flore. Toutes sortes d’espèces exotiques s’y côtoient au milieu de la végétation aquatique et se laissent admirer , photographier, filmer sans gêne aucune : capibaras (ou cabiais), sorte de rats-cochons débonnaires, les plus gros rongeurs du monde (65 Kg !) ; cerfs et renards des marais, aux membres inférieurs adaptés pour cette existence dans l’eau ; caïmans installés en famille sur les rives à regarder passer les touristes ; singes hurleurs tout à leurs acrobaties et se moquant bien de nous !Belle leçon de tolérance de leur part !
Les oiseaux et les papillons, eux, sont plus timorés mais ils nous offrent des images superbes. On ne sait plus où donner de l’œil tant il y a à voir !Un merveilleux bain de nature !
Pour mieux nous suivre !
Du 12 au 19 septembre
Notre voyage de retour vers l’Amérique du Sud , en compagnie de l’équipe argentine aux Jeux Paralympiques de Londres, nous aura paru un peu longuet, mais, après une courte étape à Buenos-Aires, le temps d’une visite au célébrissime Café Tortoni- atmosphère Belle Epoque (boiseries, miroirs et verrières colorées)- nous avions hâte de passer le Rio de la Plata et de retrouver notre camping-car.
C’est fait !Il nous attendait, identique à lui-même, toujours aussi fringant et -court instant d’émotion…- il a démarré au quart de tour !
Autre moment d’émotion ,la nôtre, mais surtout celle de notre hôte, Emilio Arenas ,collectionneur invétéré, et de son épouse, quand nous leur remettons un lot de 150 crayons de papier publicitaires glanés sur Internet et dans la famille : il nous saute littéralement au cou , embrassades et tout !
Désormais nous sommes de la famille ce qui va nous permettre de couler trois jours tranquilles à la Granja et de revisiter la vieille ville de Colonia, de manger à la plage malgré le temps froid, venteux et tristounet, et surtout de refaire une beauté à notre véhicule en attendant, car c’est la fin de la semaine, d’aller à Montevideo pour nous renseigner sur le réembarquement du camping-car en mars prochain et pour changer le pare-brise.
Avons-nous fait une bonne affaire : celui-ci va nous coûter 125 euros environ !?On verra à l’usage . En tout cas lundi 17 mars nous quittons la capitale de l’Uruguay à 15h30 et à 19h, à la tombée de la nuit, nous sommes 250 km au nord-ouest, en terrain connu puisque nous sommes au bord du lac Andresito, une de nos dernières haltes lors du précédent voyage .Le lieu est toujours aussi accueillant : les « fogons »(barbecues) sont prêts à fonctionner, les mimosas sont en fleur,les orangers couverts de fruits, cela sent le printemps.
Hélas ! ici les giboulées de mars surviennent en septembre et la suite du voyage, jusqu’à Salto, va se dérouler sous un véritable déluge ce qui nous dissuadera de goûter aux eaux chaudes des thermes de Dayman près desquels nous passerons la nuit.
Le lendemain, la frontière franchie sans encombres, nous retrouvons l’Argentine et, après un ravitaillement à Concordia, nous gagnons Mercedes, ville de pampa et de gauchos où se trouve le sanctuaire du Gauchito Gil : le mauvais goût et les marchands y sévissent. Par contre l’Ermitage de Sainte Rita (Mercedes est une ville dévote !) nous offre un havre pour la nuit.