HUARAZ (du 27 au 31 janvier)
( Pour avoir une idée de l'itinéraire déjà parcouru.)
Au moment où j’écris ces lignes, un déluge s’abat sur le camping car. Il en est chaque jour ainsi : le matin temps chaud et généralement dégagé avec, du salon de l’hôtel Santa Cruz, dans la cour duquel nous sommes garés, une vue imprenable sur le Huascaran (le plus haut sommet du Pérou, 6768m )mais l’après-midi vers 3h le temps se détraque et tourne à l’orage.
Il y a cinq jours que nous sommes ici, dans El Callejon de Huaylas, une ruelle, un couloir plutôt entre deux chaînes de la Cordillère, la Noire et la Blanche, celle-ci couverte de cimes enneigées et offrant tout ce que peut offrir la haute montagne et d’abord des paysages comme on les aime. Problème : on accède aux zones les plus éloignées ou les plus élevées par des pistes escarpées, pierreuses, boueuses et pleines de trous or notre camping car , rappelons-le, n’est pas un quatre quatre. Nous lui avons déjà beaucoup demandé ces derniers jours, nous lui avons donc accordé un peu de repos, choisissant de recourir aux services d’une agence pour les deux excursions que nous avons faites.
La première nous a menés à Chavin de Huantar, un gros bourg montagnard d’accès difficile où l’on a découvert les vestiges d’une civilisation remontant au millénaire avant J.C. (donc avant Tihuanaco (voir Bolivie) et bien, bien avant les Incas. Elle était dominée par une caste de prêtres (ou chamanes) qui pour convaincre les populations de leurs pouvoirs recouraient, semble-t-il, à la peur et à la mystification, transformant ce lieu de culte en théâtre où les dieux de la nature , syncrétisés par des statues, des stèles et des obélisques mêlant l’homme à la bête, se manifestaient lors de cérémonies, par exemple par des cris de puma produits par des conques marines et répercutés par divers canaux et galeries souterraines. Se détachant de la muraille du temple principal, des têtes-clous qui étaient sans doute destinées à produire le même effet (qu’on songe aux gargouilles de nos cathédrales !)
( vue actuelle du site )
( têtes clous )
Notre sec onde sortie nous a permis une fois de plus de marcher à plus de 5000mètres jusqu’au pied du glacier Pastoruri et de l’admirer en long et en large même si la neige a bien failli tout compromettre.
Outre quelques peintures rupestres, nous avons aussi eu l’opportunité, au retour, de rencontrer des plantes d’une grande rareté, les Puyas Raimondi, lesquelles peuvent vivre jusqu’à 100 ans avant une unique floraison qui est aussi leur chant du cygne. Hélas ! nous n’aurons vu que les restes, de beaux restes, certes, mais enfin…de la dernière floraison.
( Près des peintures, une source d'eau gazeuse )
Pour vous donner une idée de la taille de ces broméliacées dont la hampe florale peut atteindre 9 m.
Les fleurs que nous n'avons pas pu voir; il peut y en avoir 20 000 sur une hampe.
En dehors de cela nous profitons bien sûr de ce séjour à Huaraz pour nous refaire une santé et bénéficier de tous les services qu’offre une grande ville. De ce point de vue Huaraz est super et on trouve pratiquement tout dans et autour de son marché central, un lieu très coloré où nous ne nous lassons pas de déambuler.
Sur le marché, des cuy ( cochons d'inde ) pas cuits !