Et c’est reparti ! Après avoir contourné Santiago par le sud et déjeûné d’une soupe de haricots et de quatre rondelles de tomate (nous nous sommes sans aucun doute mal fait comprendre de l’aubergiste !), nous atteignons Isla Negra, au sud de Valparaiso.
On y visite la maison du poète Pablo Neruda. Difficile pour nous de ne pas la rapprocher de celle de Dali à Cadaquès, l’excentricité et la mégalomanie en moins. Même cadre marin avec l’Océan Pacifique qui vient battre les rochers à ses pieds et s’invite dans chaque pièce du bâtiment par de grandes baies vitrées, ; même impression de maison-gigogne obéissant à la fantaisie de son propriétaire d’où des ruptures de continuité, des décrochements, des raccordements inattendus ; même univers de collectionneur : figures de proue, masques, bouteilles, coquillages, papillons, pipes, cravates, étriers… j’en passe… j’en passe …(un peu étouffant, quand même, ce côté musée !)
L’extérieur ne paie pas de mine mais reflète aussi à sa manière la fantaisie du poète : maison-roulotte, tour de pierre , cabane d’indien mapuche, campanile, barque…et locomotive !
Pablo Neruda a construit là, au fil des années, l’univers marin d’un grand enfant rêveur qui connaissait l’art de voyager sans bouger mais en s’entourant d’objets évocateurs. Elle est, à elle seule, tout un poème.
Il continue à y vivre par-delà la mort non seulement parce qu’il y est enterré avec son épouse face à l’Océan mais aussi parce que tout, dans cette maison, parle de lui.
Oui, bon, je sais bien : cela sent son prof de français ! Eh bien, restons en là. Allez, hissez haut les voiles et en route maintenant pour Valparaiso !
P.S de Gisèle : Pablo Neruda valait bien ça!