POTOSI ( du 19 au 23 octobre )
Nous quittons un peu à regret Tupiza, étape que nous recommandons. Mais il faut se bouger… Donc en route pour Potosi, un peu plus de 200 kilomètres de route quasi impeccable, au milieu de montagnes pelées qui cèderont la place à un peu plus de verdure et de villages à mesure que l’on s’en rapproche. Et enfin apparaît le fameux Cerro Rico, la montagne qui fit la richesse de la ville, à partir du 16ème siècle et que l’on a exploitée de toutes parts pour son argent puis pour son étain.
La ville, sise à plus de 4000 mètres brille par la magnificence de ses demeures coloniales et de ses monuments, notamment l’Hôtel des monnaies (où l’on peut suivre l’évolution de la fabrication des pièces d’argent qui étaient frappées pour les Amériques mais aussi pour l’Europe ),l’austère couvent des Carmélites de Santa Teresa et de nombreuses églises, notamment de style baroque.
LA CASA DE MONEDA
SANTA TERESA
Une grande animation règne dans la cité et dans les rues étroites et pentues, la circulation est très difficile mais nous arrivons quand même à bon port : la cour d’un hôtel résidenciel, le Copacabana. Nous allons pouvoir tout de suite avoir un aperçu du Potosi nocturne jusqu’à ce qu’ une manifestation devant le siège de la police dégénère et que nous ayons pour la première fois de notre vie à goûter au parfum des gaz lacrymogènes. Gisèle, prise à la gorge, n’en revient pas.
Nous décidons cependant de rester trois jours à Potosi où nous nous habituons progressivement à gérer les problèmes d’altitude. La ville a incontestablement du caractère ; ce qui a le plus séduit Gisèle, ce sont ses maisons colorées avec de nombreux balcons de bois.
Nous nous devons aussi de sacrifier à un rituel : la visite des mines encore exploitées aujourd’hui par des coopératives ou des équipes travaillant pour leur compte. La vie est très dure pour le mineur du coin évoluant dans des galeries étroites et obscures plus ou moins bien étayées, ou dans des goulets et des cheminées encore plus difficiles d’accès. Il est rétribué selon la qualité du minerai extrait . Un autel est réservé dans un coin au " Tio ", le dieu des mineurs à qui ceux-ci font des offrandes ( cigarettes , alcool à 90° ,feuilles de coca…) pour être protégés des dangers qui les menacent. Ceci dit, nous pensons avoir eu droit à une version " light " et à une vision pour touristes des conditions de travail. Nous pensons que ces dernières sont bien plus pénibles et périlleuses dans d’autres mines moins visitées.
Au moment où nous écrivons ces lignes, on nous annonce que Potosi est bloquée pour toute la journée par des barrages de grévistes des entreprises de transports. Ce genre de manifestation , qui est quasiment une tradition ici, remet à une date indéterminée notre départ pour Sucre, la capitale constitutionnelle du pays.